Neutralité carbone, transformation digitale, bonnes pratiques, formations, autant d’enjeux qui bousculent le secteur. Guillaume Loizeaud, s’est exprimé sur ces sujets dans nos colonnes, à la veille de Batimat

Guillaume Loizeaud_©florieberger

Quelles méthodes, innovations et transformations vous semblent primordiales pour tenir étape par étape la trajectoire de neutralité carbone à horizon 2050 dans le secteur de la construction ?

La neutralité carbone est évidemment un enjeu de taille et plusieurs leviers peuvent être activés pour y parvenir. Nous en avons un panel assez large et exhaustif à découvrir sur le Mondial du Bâtiment. Je mettrai en avant le recyclage et le réemploi ainsi que l’écoconception qui prennent une ampleur considérable alors qu’ils restaient encore assez anecdotiques il y a encore deux ans.

Le développement des matériaux biosourcés est aussi important et on voit apparaître de plus en plus de nouveaux isolants utilisant des matériaux très divers comme le bois, la paille, le chanvre, le coton, le lin… on sent une véritable activité autour de ces matériaux.

Il y a aussi un véritable mouvement du côté des matériaux habituels de le construction et les industriels travaillent à proposer des bétons bas carbone qui vont dans le sens des objectifs que s’est fixée l’industrie cimentière de réduction notable de ses émissions.

Nous aurons un très bon aperçu de toutes ces solutions dans le tout nouvel espace Low Carbon Construction situé au cœur du salon Batimat.

Comment propager et transmettre les bonnes pratiques en termes de transformation « durable » sur l’ensemble de la chaîne de valeur du bâtiment ?

Venir au Mondial du Bâtiment me semble être un excellent moyen d’y parvenir ! L’ensemble des acteurs de la filière seront présents pour échanger autour de tous ces enjeux, proposer leurs solutions et répondre aux questions qui se posent sur ce sujet stratégique de décarbonation et de prise en compte de l’impact environnemental du secteur. Au-delà de ça, il y a évidemment un travail pédagogique de fond à réaliser auquel nous participons avec nos partenaires pour favoriser l’information et la formation du plus grand nombre.

Quels sont les nouveaux enjeux de la formation pour la filière ?

La formation est un élément clé pour le secteur du bâtiment. Il est toutefois important que les formations proposées soient en adéquation avec les besoins du secteur. Ainsi, la digitalisation prend une place de plus en plus importante, il faut, bien évidemment que les modules d’apprentissage prennent en compte ces aspects. Il en va de même pour la rénovation énergétique. Il faut que les apprentis soient sensibilisés à ces enjeux qui sont déjà ceux d’aujourd’hui et qui prendront de plus en plus d’ampleur dans les années à venir. Comme ils doivent être sensibilisés à tout ce qui concerne le recyclage, le réemploi, la valorisation des déchets. Au-delà de l’impact que cela a sur la construction, tout cela a aussi un impact plus large sur nos vies au cœur des villes et sur notre vie future.

Comment attirer et conserver les « nouveaux talents » dans cette filière en tension et souvent jugée peu attractive par la jeune génération ?

C’est effectivement tout le challenge auquel est confronté le monde du bâtiment. Il faut sans doute s’ouvrir au plus grand nombre, parvenir à démontrer que ces métiers sont des métiers d’avenir et dans lesquels il est possible de faire carrière. Pour cela, il faut montrer la diversité des métiers, sensibiliser les plus jeunes aux impacts du bâtiment sur la qualité de vie de chacun, présente et future.