crédit: : Sylvain Barthélémy

Plus d’un million de salariés pour 628 000 entreprises : le BTP est l’un des principaux secteurs d’activité et d’emploi en France. Si le métier s’illustre dans l’imaginaire collectif par ses ouvrages, ses machines, ses chantiers et ses matériaux, c’est aussi, et avant tout une affaire de femmes et d’hommes. Dans le BTP, sur les chantiers de construction, les ressources humaines jouent un rôle central.

Pour autant, le secteur du bâtiment et des travaux publics présente de nombreuses particularités qui structurent la pratique RH et définissent son rôle. Isabelle Adlis, consultante RH pointe les spécificités du secteur.

« Le secteur présente une diversité importante de métiers et d’entreprises… comme de conventions collectives. Le premier défi du responsable RH dans le bâtiment est donc d’avoir une bonne connaissance du droit social, des accords de branches et collectifs. Il existe par exemple quelques spécificités propres au secteur de la construction avec notamment  le Contrat à Durée Indéterminée de Chantier (CDIC), contrat hybride entre le CDI et le CDD qui permet aux salariés de s’engager sur la durée des travaux d’un chantier ». explique la consultante. 

Autre enjeu propre aux RH dans le bâtiment, savoir appréhender la multitude des métiers et des catégories socio-professionnelles : entre les chefs de chantiers, les ingénieurs en génie civil, les conducteurs d’engins, les maçons, les peintres, les terrassiers, etc. , la diversité est grande … et les talents difficiles à attirer, et garder.

Il s’agit aussi de savoir comment gérer, former des salariés sur le terrain, parfois loin des bureaux. C’est le troisième défi majeur auquel sont confrontés les gestionnaires RH qui doivent savoir parfois enfiler leurs bottes de chantier, quitter leur bureau pour aller à la rencontre des équipes, découvrir leur savoir-faire et communiquer simplement.  

Autre problématique, comment aider les entreprises de la construction et des travaux publics à recruter dans un secteur particulièrement concurrentiel. Entre 220 000 et 320 000 nouveaux salariés intègrent chaque année une entreprise du bâtiment, soit l’équivalent d’environ un quart des effectifs. Le turn – over est important, dû à la pénibilité du travail, mais aussi à une forte pénurie sur certains secteurs en tension (conducteur de travaux, chefs de chantier…). La construction est aussi l’un des secteurs d’activité qui emploie le plus d’intérimaires, car elle nécessite une forte flexibilité selon les besoins des chantiers.  Le recrutement est donc un enjeu majeur, qu’il s’agisse de trouver des profils pointus, très techniques, rares et donc très courtisés ou des profils correspondant davantage au « cœur » du métier (maçons) pénurique notamment auprès des jeunes, pour cause de déficit d’image du métier.

Rentrent alors en ligne les critères de rémunération, mais aussi de Qualité de Vie au Travail (QVT) pour fidéliser ses employés…

« Aller sur le terrain pour ne pas se déconnecter, s’adapter car chaque chantier, chaque organisation est différente, exercer une veille technique régulière tant les réglementions bougent sans cesse… sont quelques-uns des grands principes de la gestion des RH dans le bâtiment ! » conclut la spécialiste.